Dominique Jaffre
Après avoir vécu lontemps
à Paris, dans le quartier Chateau -rouge,
vie maintenat à Douarnenenz en Bretagne.
Faut-il décrire, faut-il parler,
faudrait-il peindre les peintres,
les peinteuses, les peintresses,
peinturluresses et coloreuses ?
D’elles toutes, on ne dira rien
D’elle,
cette seule là
on pourrait dire qu’elle peint
on pourrait dire qu’elle soigne
qu’elle poigne, qu’elle soint
soigne la peinture
empoigne ce qu’elle peut de la vie malade
replie dans ses manches les plis des manchots
empile en couleur pingouins et pingouines
plie le rues, les envies
emplit les villes de vie des rues
des villes rudes, des villes vides
des villes douces, chaudes et pleines
nues de leurs foules inaperçues
devinées
On pourrait dire aussi
elle est belle et maigre
diserte sur les toiles
Mais dans ses yeux passent
Des silences et des rires cachés